En référence au rapport parlementaire sur l’état de la politique de la ville rédigé, entre autres, par François Goulard et publié le 21 octobre 2010, La Gauche Vannetaise par la voix de Nicolas LE QUINTREC s’interroge sur la cohérence entre les écrits du Député Maire et la réalité de sa politique mise en œuvre dans la ville et, en particulier, à Kercado.
L’ouverture de Carrefour city est une bonne nouvelle pour Kercado. Ce résultat émane d’une mobilisation exemplaire des commerçants, des habitants et des associations de consommateurs démontrant ainsi toute l’efficacité d’une action collective.
La majorité municipale devrait se nourrir de cette expérience et apprendre à travailler avec les bonnes volontés.
Mais voilà, depuis 2001, personne ne perçoit s’il existe un réel projet politique global pour Kercado. Les effets de l’action publique sont peu perceptibles. Les initiatives ne s’inscrivent pas dans la durée et ne sont guère coordonnées. La ville agit au coup par coup au gré des réclamations individuelles, par ailleurs légitimes, prononcées lors de la réunion annuelle de quartier.
Il apparaît nécessaire de conférer au quartier une plus grande attractivité en améliorant le cadre de vie (renouvellement urbain) et les conditions de vie. Pour nous, trois axes doivent ainsi être renforcés :
1) Mettre en œuvre une vraie politique d’intervention sociale. Sur ce plan, le Député Maire critique dans son rapport le formalisme administratif des CUCS et les insuffisances en matière de sécurité et d’éducation dans les quartiers. Mais alors, face aux incivilités et à la délinquance pourquoi se contente-t-il d’augmenter le nombre de caméras de vidéosurveillance qui ne règle pas les problèmes mais les déplacent ? Pourquoi reste-t-il sourd à notre demande de mise en place d’équipes de médiation sociale et de prévention ?
2) Une volonté politique favorable à l’attractivité du quartier. Depuis des années, des efforts sont entrepris partout en France pour installer dans les quartiers classés Zone Urbaine Sensible des commerces et des services. C’est une condition essentielle au rayonnement et à la qualité de vie de ces quartiers. A Vannes, la question est toute autre. Ainsi, nombre d’habitants de Kercado se demandent encore pourquoi le Député Maire et ses amis du gouvernement ont accepté, sans réagir, la fermeture de l’école de police de Kercado. Aujourd’hui, un projet d’acquisition par l’UBS existe : il peut redonner un nouvel élan à ce quartier. Pouvons-nous réellement compter sur l’implication du Député Maire et des Ministres concernés pour que ce projet devienne réalité ?
3) La démocratie de proximité. L’implication des acteurs et la participation des habitants constituent un des facteurs majeurs de la cohésion sociale. Sans remettre en cause la démocratie représentative, la pratique du « faire ensemble » reste encore à Vannes au stade de la conquête politique. L’exemple de la mobilisation citoyenne autour de Carrefour city démontre pourtant qu’il y a une place pour une dynamique vertueuse de développement et de rayonnement du quartier.
La notion de proximité confère une autre façon d’appréhender les problèmes. Ne dit-on pas gouverner c’est prévoir ? Il est temps que l’équipe majoritaire en place anticipe et analyse ce qui peut se passer demain plutôt que d’être constamment dans une position de réaction. Cela veut dire être à l’écoute de l’ensemble des Vannetais (même ceux qui ne pratiquent pas les réunions publiques), être présent et savoir « pratiquer et vivre sa ville ». Si le député maire et son équipe optaient pour cette nouvelle posture, ce serait une sacrée évolution.