Le projet global présente des orientations intéressantes. Mais, cette délibération reste imprécise, voire floue. C’est ainsi que Nicolas LE QUINTREC a souligné les zones d’ombre de la démarche.
« C’est d’autant plus gênant, qu’entre les deux dernières commissions municipales dédiées à ce projet, il s’est écoulé une année. Des points d’étape plus fréquents auraient rendu plus dynamique la démarche du projet. Cela aurait permis de mieux apprécier ses impacts sur le quartier au vu de l’avancée des réalisations et d’analyser :
- Le respect des objectifs fixés dans la convention, projet par projet
- L’articulation des politiques de rénovation urbaine et de cohésion sociale
- L’approfondissement de certains objectifs comme par exemple la prise en compte des besoins particuliers des résidants du foyer de Kerdonis qui se situe au carrefour stratégique de ce projet ou l’engagement de la ville dans la prise en charge des frais de transferts des commerces actuels.
Le Choix du groupe commercial :
Tout d’abord, nous vous remercions Monsieur le Maire de ne pas nous avoir transmis le dossier du concurrent à savoir Lidl. Cela nous facilite la tâche.
Plus sérieusement, permettez-nous de ne pas nous prononcer sur le choix, ou plutôt sur votre choix. Nous n’avons aucun a priori à l’égard du Groupe U. Mais, vous nous refusez la possibilité de juger en toute objectivité deux offres.
Nous avons entendu la préférence des représentants des commerçants et les points positifs proposés par le Groupe U notamment en matière de phasage des travaux et de leur volonté de s’impliquer dans l’animation commerciale.
Cependant, j’attire votre attention sur la nécessité d’exiger de la part du Groupe U d’élargir sa gamme de produits discount. J’ai relevé à l’Hyper U des « 3 Rois » une gamme insuffisante. Nous devons satisfaire les familles au faible pouvoir d’achat. Je vous rappelle que le niveau de revenu médian des habitants du quartier est inférieur de 5549 € à celui de la ville. Le taux de précarité est important et le contexte de crise économique et sociale n’arrange rien.
De plus, avec la réhabilitation des logements HLM, les hausses de loyers estimées par Vannes Golfe Habitat varient de 60 à 110 € par mois. Vous savez très bien que la revalorisation des APL ne suivra pas cette augmentation. Par conséquent, l’effet sur la consommation de proximité sera impactée. J’en profite pour renouveler, une énième fois, la mise en place d’un système de décote (ou bouclier logement) de 5 à 10 % par loyer.
Le programme logement :
Depuis cette année, le financement du logement au plan national est pris sur le 1% patronal et ceci pour financer les orientations du Gouvernement sur le logement tant dans le parc public que privé.
Cette politique affaiblit la capacité financière des Collecteurs du 1%. Je me permet de vous rappeler la situation actuelle des collecteurs qui, de 121 sur le territoire national il y a encore 3 à 4 ans, sont maintenant au nombre de 21 dont 4 sont en dépôt de bilan. Dans ces conditions, nous nous interrogeons quant à la réalisation financière de la part logement relevant de la Foncière.
Par ailleurs, cette délibération ne présente aucune indication claire quant aux objectifs de mixité : quel public visé par le logement Foncière ou privé ? Quels sont les critères ? Quel type de logement ?
D’autre part, le nombre d’étage n’est toujours pas tranché. Pour les professionnels, il s’agit d’un problème technique qui se réglera au moment du permis de construire. Mais, pour de nombreux concitoyens comme nous, ce n’est pas une question secondaire. Ça ne signifie pas la même chose un immeuble à 3 ou à 4 niveaux.
La vie sociale :
Ce sujet est hélas beaucoup trop minoré dans les rares temps de concertation existants. C’est moins spectaculaire qu’une démolition. C’est moins marquant qu’un programme d’investissement, je vous l’accorde.
Mais, c’est ce qui fait la qualité du vivre ensemble.
Les aménagements du centre commercial prévus en l’état permettront-ils encore le maintien des animations du quartier. Avec la densification des espaces centraux, nous nous interrogeons. Il serait fort regrettable de renvoyer les évènements festifs en périphérie du quartier alors qu’un des points forts de Ménimur réside justement dans sa capacité à organiser ces évènements populaires aux pieds des HLM. Sur ce point, cette délibération ne nous éclaire toujours pas.
A propos des services publics, le maintien d’un bureau de Police nationale est une bonne chose d’autant plus qu’avec la fermeture de l’école de police, le commissariat a un besoin pressent de locaux. Mais, pour quelle mission de service public ? Car, nous savons tous que la police de proximité ou d’îlotage, c’est fini !
Des questions techniques :
Nous soulignons 2 points peu explicites :
- Les délais seront-ils tenus ? Il y a beaucoup de conditions suspensives dans cette délibération, en matière de pollution, vente des logements, de fouilles archéologiques ou bien encore la nécessité de réaliser des fondations spéciales. Une question s’impose, à quoi servent les études préalables ?
- La ville réalise les voiries et réseaux de desserte situés autour des îlots. Cela inclut-il les voiries et réseaux privés des concessionnaires pour la distribution de l’eau, de l’électricité, du gaz ?
Plus généralement, nous regrettons l’absence de tableaux synthétiques relatifs aux engagements financiers et contractuels de la ville et de ses partenaires. »