L’aménagement durable du territoire local implique une réelle volonté politique. L’enjeu des mobilités est un élément majeur, prioritaire. Il convient de reconsidérer nos modes de transport et nos déplacements en conciliant l’attrait du territoire, les exigences environnementales, les besoins économiques, l’accessibilité de tous, à tout et partout.
Le temps des solutions audacieuses s’impose.
A Vannes, les besoins sont considérables. La ville souffre beaucoup trop de la voiture. Au-delà de nos propositions en faveur d’un développement des modes alternatifs (transport en commun, vélo, marche à pied …), nous pensons qu’il Il y a urgence de penser une approche globale et concertée à l’échelle de la Communauté d’agglomération, c’est pourquoi, nous nous sommes associés avec nos collègues des communes voisines à la réflexion d’un Plan de Déplacement Urbain (PDU) intercommunal.Après plusieurs réunions de travail, nous avons convenu collectivement de notifier par écrit au Président de la Communauté d’agglomération les manques du projet qu’il s’apprête à soumettre au prochain Conseil d’agglomération. Nous vous communiquons ci-dessous l’intégralité du courrier.
Groupe Démocratie et Solidarité
à Monsieur François Goulard
Président de la Communauté d'Agglomération du Pays de Vannes
Objet : PDU - Demande d'informations complémentaires et poursuite de la concertation
Monsieur le Président,
La démarche de réflexion et de concertation pour la mise en place d'un Plan de Déplacements Urbains sur le territoire de notre Communauté d'agglomération est primordiale pour répondre, notamment, aux objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) portés par la loi dite "Grenelle de l'Environnement" mais aussi, pour favoriser l'émergence d'une mobilité durable au niveau du territoire.
Un scénario final sans objectifs de réduction de la circulation et des émissions des gaz à effet de serre et sans connaissance des parts modales visées.
Malheureusement, et malgré de nombreux mois d'étude, à ce stade de la démarche, nombre d'élus communautaires estiment ne pas disposer de suffisamment d'éléments pour prendre une décision.. Lors des dernières présentations du projet par le bureau d'études, les scénarios ont disparu, les objectifs sont absents et la prospective sur l'évolution des différents modes de transport n'existe pas... Ce projet nous propose un ensemble d'opérations d'aménagement urbain visant à "améliorer la qualité et le cadre de vie" alors que nous souhaitons une réponse "ayant de l'ambition" pour assurer l'impérieuse nécessité de réduire les émissions de GES. Il est donc impossible de savoir, dans le projet proposé, quels sont aujourd'hui les objectifs en termes de réduction de GES ou de rapport des différentes parts modales.
D'autre part, nous déplorons que seule une approche purement financière, établie qui plus est sans concertation et sans souci de démontrer les effets de ces aménagements sur la qualité des déplacements des habitants de la communauté ou sur l'atteinte des objectifs du Grenelle de l'Environnement, dimensionne le PDU. Le PRQA 2008-2013 a fait de la limitation des émissions liées aux transports une orientation prioritaire. La réduction du trafic routier est une exigence. Aussi, nos financements étant limités, nous avons la responsabilité de nous assurer de leur pleine efficience.
Un tableau financier insuffisant sans répartition par commune
Cette absence de vision s'accompagne aussi d'interrogations fortes sur le financement des opérations. Ainsi, on ne sait qui paie quoi, alors qu'il est primordial pour chaque commune d'avoir cet éclairage dans un contexte budgétaire contraint. Dans certains tableaux, des actions apparaissent sans financement associé, ni en fonctionnement ni en investissement. De même, des projets sont notés comme engagés (pour 23 millions d'euros) sans qu'on connaisse le détail et en quoi ces projets participent à l'amélioration des déplacements.
Certaines de ces interrogations sont portées au compte-rendu de la commission du 22 octobre, mais nous sommes toujours en attente des informations complémentaire promises.
Nous voulons savoir si les partenaires extérieurs, notamment la SNCF, sont d'accord pour financer des actions PDU à la hauteur prévue par le document, connaître la part exacte des engagements de la Ville centre, la place des plans de déplacement des grandes entreprises, par commune et par ligne, enfin, les actions retenues et pour quels montants effectifs.
Des points insuffisamment étudiés
D'autres points n'ont pas été suffisamment abordés :
-le transport des marchandises ne peut être occulté ; malgré nos questionnements multiples, le document fait l'impasse sur le sujet
-la redynamisation du centre ville de Vannes et de quartiers de la CAPV devrait être une préoccupation du PDU.
-une première approche sur l'articulation entre PDU et PLU est nécessaire
-l'absence de transports en commun en site propre
-l'efficacité, pouvant être mise en doute, des zones apaisées, qui existent dans de nombreuses communes sans susciter un report modal important
-l'impact du tunnel de Kérino sur la circulation (pourtant recommandé par le "porter à connaissance" du Préfet)...
Une enquête ménage incomplète
La qualité de l'enquête ménage nous interpelle. Elle est incomplète, sans prise en compte de l'ensemble de la chaîne de déplacements sur les 7 jours de la semaine. Pourquoi, par exemple, n'y a-t-il pas eu réflexion sur les déplacements importants du samedi vers le pôles commerciaux ? C'est, aussi, le taux d'incertitude de cette enquête qui porte interrogation, du fait du petit nombre de sondés...
Une absence de vision globale des enjeux
Enfin, d'une manière plus large, nous restons persuadés qu'une telle réflexion, comme celle du SCOT dont nous appelons à la révision, doit intégrer le bassin de vie, voire au-delà. La diffusion par le rail aurait alors une pertinence accrue. La prise en compte des trajets longue distance par la route, responsable d'une part importante des émissions, est une nécessité.
Comment, également concevoir la mobilité sans associer cette problématique à celle de l'urbanisme ? Cette articulation est nécessaire, en lien avec la politique de développement économique et démographique et une place bien plus importante devrait être faite au PLH. Le PDU est un document phare de l'articulation entre urbanisme et déplacement, comme l'impose la loi SRU.
Nos demandes
Pour toutes ces raisons, et bien avant une séance de validation de orientations du PDU, nous souhaitons disposer des éléments de réponse aux interrogations ci-dessus.
Nous souhaitons également pouvoir disposer d'une analyse cartographique comparant la situation actuelle (population, densité, pôles générateurs de déplacements) et la situation future 2020, qui devra nécessairement être plus rationnelle et économe en déplacements, car il s'agit bien là d'une volonté de la loi.
Nous souhaitons pouvoir en discuter, au cours d'au moins une séance de travail complémentaire. Nous pensons en effet que seules une réflexion complète et une concertation approfondie permettront de répondre aux vrais enjeux liés à la mobilité sans courir le risque d'une mise en cause de la légalité de la démarche engagée.
Aussi, nous sollicitons une reprise du calendrier initial, posant la suite de la réflexion étalée sur le 1er semestre 2010.
Dans cette attente, je vous prie d'agréer Monsieur le Président, l'expression de ma considération respectueuse.
Au nom du groupe Démocratie et Solidarité
Hervé Pellois.
à Monsieur François Goulard
Président de la Communauté d'Agglomération du Pays de Vannes
Objet : PDU - Demande d'informations complémentaires et poursuite de la concertation
Monsieur le Président,
La démarche de réflexion et de concertation pour la mise en place d'un Plan de Déplacements Urbains sur le territoire de notre Communauté d'agglomération est primordiale pour répondre, notamment, aux objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) portés par la loi dite "Grenelle de l'Environnement" mais aussi, pour favoriser l'émergence d'une mobilité durable au niveau du territoire.
Un scénario final sans objectifs de réduction de la circulation et des émissions des gaz à effet de serre et sans connaissance des parts modales visées.
Malheureusement, et malgré de nombreux mois d'étude, à ce stade de la démarche, nombre d'élus communautaires estiment ne pas disposer de suffisamment d'éléments pour prendre une décision.. Lors des dernières présentations du projet par le bureau d'études, les scénarios ont disparu, les objectifs sont absents et la prospective sur l'évolution des différents modes de transport n'existe pas... Ce projet nous propose un ensemble d'opérations d'aménagement urbain visant à "améliorer la qualité et le cadre de vie" alors que nous souhaitons une réponse "ayant de l'ambition" pour assurer l'impérieuse nécessité de réduire les émissions de GES. Il est donc impossible de savoir, dans le projet proposé, quels sont aujourd'hui les objectifs en termes de réduction de GES ou de rapport des différentes parts modales.
D'autre part, nous déplorons que seule une approche purement financière, établie qui plus est sans concertation et sans souci de démontrer les effets de ces aménagements sur la qualité des déplacements des habitants de la communauté ou sur l'atteinte des objectifs du Grenelle de l'Environnement, dimensionne le PDU. Le PRQA 2008-2013 a fait de la limitation des émissions liées aux transports une orientation prioritaire. La réduction du trafic routier est une exigence. Aussi, nos financements étant limités, nous avons la responsabilité de nous assurer de leur pleine efficience.
Un tableau financier insuffisant sans répartition par commune
Cette absence de vision s'accompagne aussi d'interrogations fortes sur le financement des opérations. Ainsi, on ne sait qui paie quoi, alors qu'il est primordial pour chaque commune d'avoir cet éclairage dans un contexte budgétaire contraint. Dans certains tableaux, des actions apparaissent sans financement associé, ni en fonctionnement ni en investissement. De même, des projets sont notés comme engagés (pour 23 millions d'euros) sans qu'on connaisse le détail et en quoi ces projets participent à l'amélioration des déplacements.
Certaines de ces interrogations sont portées au compte-rendu de la commission du 22 octobre, mais nous sommes toujours en attente des informations complémentaire promises.
Nous voulons savoir si les partenaires extérieurs, notamment la SNCF, sont d'accord pour financer des actions PDU à la hauteur prévue par le document, connaître la part exacte des engagements de la Ville centre, la place des plans de déplacement des grandes entreprises, par commune et par ligne, enfin, les actions retenues et pour quels montants effectifs.
Des points insuffisamment étudiés
D'autres points n'ont pas été suffisamment abordés :
-le transport des marchandises ne peut être occulté ; malgré nos questionnements multiples, le document fait l'impasse sur le sujet
-la redynamisation du centre ville de Vannes et de quartiers de la CAPV devrait être une préoccupation du PDU.
-une première approche sur l'articulation entre PDU et PLU est nécessaire
-l'absence de transports en commun en site propre
-l'efficacité, pouvant être mise en doute, des zones apaisées, qui existent dans de nombreuses communes sans susciter un report modal important
-l'impact du tunnel de Kérino sur la circulation (pourtant recommandé par le "porter à connaissance" du Préfet)...
Une enquête ménage incomplète
La qualité de l'enquête ménage nous interpelle. Elle est incomplète, sans prise en compte de l'ensemble de la chaîne de déplacements sur les 7 jours de la semaine. Pourquoi, par exemple, n'y a-t-il pas eu réflexion sur les déplacements importants du samedi vers le pôles commerciaux ? C'est, aussi, le taux d'incertitude de cette enquête qui porte interrogation, du fait du petit nombre de sondés...
Une absence de vision globale des enjeux
Enfin, d'une manière plus large, nous restons persuadés qu'une telle réflexion, comme celle du SCOT dont nous appelons à la révision, doit intégrer le bassin de vie, voire au-delà. La diffusion par le rail aurait alors une pertinence accrue. La prise en compte des trajets longue distance par la route, responsable d'une part importante des émissions, est une nécessité.
Comment, également concevoir la mobilité sans associer cette problématique à celle de l'urbanisme ? Cette articulation est nécessaire, en lien avec la politique de développement économique et démographique et une place bien plus importante devrait être faite au PLH. Le PDU est un document phare de l'articulation entre urbanisme et déplacement, comme l'impose la loi SRU.
Nos demandes
Pour toutes ces raisons, et bien avant une séance de validation de orientations du PDU, nous souhaitons disposer des éléments de réponse aux interrogations ci-dessus.
Nous souhaitons également pouvoir disposer d'une analyse cartographique comparant la situation actuelle (population, densité, pôles générateurs de déplacements) et la situation future 2020, qui devra nécessairement être plus rationnelle et économe en déplacements, car il s'agit bien là d'une volonté de la loi.
Nous souhaitons pouvoir en discuter, au cours d'au moins une séance de travail complémentaire. Nous pensons en effet que seules une réflexion complète et une concertation approfondie permettront de répondre aux vrais enjeux liés à la mobilité sans courir le risque d'une mise en cause de la légalité de la démarche engagée.
Aussi, nous sollicitons une reprise du calendrier initial, posant la suite de la réflexion étalée sur le 1er semestre 2010.
Dans cette attente, je vous prie d'agréer Monsieur le Président, l'expression de ma considération respectueuse.
Au nom du groupe Démocratie et Solidarité
Hervé Pellois.