La réforme des rythmes scolaires s’intègre dans le projet de la refondation de l’école, elle-même inscrite au cœur du projet présidentiel. Elle permet un engagement commun pour offrir aux enfants une meilleure chance de vivre une scolarité plus harmonieuse. Chacun convient que la généralisation de la semaine de 4 jours (réforme DARCOS), décidée il y a 4 ans, a été une erreur. Personne ne peut se satisfaire de la situation actuelle qui accorde aux enfants moins de journées de classes (144 jours contre 187 en moyenne) que les autres grands pays européens et leur impose des journées trop lourdes 6 heures quotidiennes de cours). Comme l’a montré l’Académie de médecine dans un rapport de janvier 2010 et les experts en chronobiologie, cette situation est préjudiciable aux enfants car source de grande fatigue et de difficultés d’apprentissage aboutissant pour beaucoup à l’échec scolaire.
A Vannes
Comme toute réforme, celle des rythmes scolaires n’est pas simple à mettre en œuvre. Mais, il est bon de rappeler qu’elle s’inscrit dans un cadre souple ouvrant la voie à des déclinaisons locales au plus près des réalités du terrain (application en 2013 ou 2014, choix entre le mercredi ou le samedi matin en fonction des projets pédagogiques, possibilité d’augmenter la durée de la journée d’enseignement). C’est pourquoi, nous déplorons une fois encore que le Maire cède à la précipitation* en déclarant reporter l’application de cette réforme en 2014 sans débat ouvert avec les acteurs locaux et en basant sa décision sur la seule dimension comptable. L’épanouissement des jeunes Vannetais devrait au moins susciter un plus grand intérêt de sa part. L’enjeu que nous pose cette réforme est celui de la (re)définition du projet éducatif de la ville et des parcours éducatifs des enfants et des jeunes.
Le Gouvernement a part ailleurs créé un fonds spécifique d’accompagnement de 250 M€ pour soutenir les communes à raison de 50 € par élèves. De son côté, la Ministre des sports a annoncé des assouplissements en matière d’encadrement des activités périscolaires qui permettra aux communes d’optimiser ces activités qui concourent à la réussite scolaire notamment chez les plus vulnérables.
Une étape pour aller plus loin
Les organisations syndicales d’enseignants estiment que nous pouvons aller plus loin tout en reconnaissant que cette réforme va dans le bon sens et propose de réelles évolutions favorables à leurs attentes à l’instar du pouvoir d’initiative confié aux équipes éducatives pour définir les horaires de fonctionnement de l’école et les contenus des activités pédagogiques complémentaires (APC)
Rappelons que cette réforme des rythmes scolaires à fait l’objet d’une longue concertation avec tous les acteurs de juillet à septembre 2012. Elle a fait naître beaucoup d’espoir et d’attentes. Nous comprenons l’impatience des professionnels après dix années de démantèlement de l’école menée entre 2002 et 2012. Cette réforme est une étape qui amorce une réforme plus conséquente pour une refondation de l’école républicaine.
*La concertation avec les collectivités locales sur les rythmes scolaires se poursuit jusqu’à fin mars.