lundi 16 avril 2012

Réforme territoriale et réunification de la Bretagne



A l’initiative de Jean Jacques PAGE, au nom de la Gauche Vannetaise, la ville de Vannes a adopté en conseil municipal une résolution en faveur de la réunification de la Bretagne. Ainsi, Vannes suit l’initiative du Conseil régional de Bretagne qui, en 2008, avait adopté à l’unanimité une « motion en faveur de la réunification administrative de la Bretagne et d’une intensification des partenariats avec le Conseil général de Loire Atlantique ».
Les Régions françaises ont été reconnues, en tant que collectivités territoriales à part entière, depuis la réforme du 2 mars 1982. Durant son mandat, Nicolas SARKOSY a été le président de la recentralisation. La suppression de la compétence fiscale est une atteinte à l’autonomie des régions. La création du conseiller territorial réduit la région à une fédération de cantons alors qu’il aurait été plus cohérent au regard de l’évolution des pouvoirs régionaux en Europe de conforter la région comme l’échelon stratège en matière de développement économique et d’aménagement du territoire.
Revoir les périmètres des régions et en particulier celui de la Bretagne est admis par une large majorité. Toutefois, cette idée répond à une conception de la République différente entre la gauche et la droite. Nous sommes persuadés que le temps viendra où la République des territoires avec au premier plan la région dotée d’une réelle autonomie fiscale, réglementaire, voire même législative, deviendra une réalité en France à l’instar de nombreux Etats européens. C’est dans cet esprit que Jean Jacques Page est intervenu en conseil :

« La présente résolution me semble symboliquement essentiel. Le fait que le conseil municipal de Vannes se prononce pour la première fois sur cette thématique démontre que la question est loin d’être anecdotique ou vieillotte comme certains se plaisent à le penser…

J’y verrai même au contraire, le signe d’un vent porteur et la marque de la victoire psychologique des tenants de la réunification, qui depuis quelques mois, et notamment depuis le vote par l’Assemblée nationale de l’amendement Le Fur-De Rugy, le 10 janvier 2012, sont parvenus à convaincre de l’intérêt et de la cohérence de leur projet.

Revendication longtemps considérée comme romantique ou historique, elle est désormais au cœur de l’évolution économique, politique et administrative face à l’échec du « millefeuille administratif à la française ».

Il ne s’agit pas en effet seulement de réunifier une Bretagne, injustement amputée et handicapée par le détachement du premier de ses départements le 30 juin 1941, mais surtout d’initier une nouvelle dynamique territoriale à l’échelle du nord-ouest de la France :

        Simplifier en remplaçant 6 régions faibles par 4 régions à forte identité historique et culturelle et à fort potentiel économique et international.
La Normandie réunifiée, la Bretagne réunifiée, le Val de Loire rassemblé (territoire clairement identifié et labellisé par l’UNESCO), et le Poitou-Charentes recomposé (la Vendée a pour nom historique, le bas-Poitou, et une partie de la Vendée est déjà intégrée au Poitou) permettront une meilleure gestion régionale et des coopérations interrégionales facilitées… 

      Favoriser le développement économique : Lisibilité, développement durable, développement des infrastructures, énergie (la centrale électrique de Cordemais en Loire atlantique produit 30% de l’électricité de Bretagne, et le terminal gazier de Montoir-de-Bretagne est une infrastructure bretonne essentielle). La cohérence implique d’associer la Loire atlantique aux projets touristiques (image internationale positive de la Bretagne), maritimes (le pôle compétitivité « mer »), et au développement des NTIC (le pôle « image et réseaux » est déjà opérationnel en Bretagne administrative)…

      Faire des économies d’échelle : La région Pays de Loire est le symbole du gaspillage de fonds publics. La revue « Capital » en décembre 2011, a dénoncé un budget communication supérieur à celui de l’Ile de France (17 millions d’euros), et l’ouverture de 5 « espaces des Pays de la Loire » pour  5,7 millions d’euros qui sont inutilisés…
Quand on sait que cet argent public n’a d’autre but que d’assurer la promotion d’une identité ligérienne artificielle, au détriment de l’Anjou, du Maine, de la Bretagne, du Poitou ou du Val de Loire… On peut rester dubitatif voire être scandalisé en ces temps de crise...


Ce n’est pas dans l’immobilisme et en reproduisant des schémas de pensée qui ont démontré leur inefficacité que l’on construit l’avenir.

J’espère que le vote de ce soir recueillera un très large consensus de l’ensemble des élus vannetais, parce que cette évolution s’inscrit dans un mouvement démocratique, de cohérence et d’aménagement harmonieux et durable du territoire. »