Au titre de la gauche, Anne CAMUS
commente ce programme :
Les
difficultés rencontrées par les habitants des quartiers de Ménimur et de
Kercado n’ont pas disparu. En baissant
progressivement les crédits de cohésion sociale, le gouvernement fragilise les
acteurs de l’insertion sociale et professionnelle, de l’éducation, de l’emploi
et de la prévention qui agissent en faveur des publics les plus
fragilisés. Il est d’ailleurs fort
probable qu’il y ait à court terme une dégradation significative du lien social
dans ces quartiers, corrélée à des licenciements de salariés associatifs. On
l’a aussi échappé belle avec le département qui vient heureusement de reculer
sur l’abandon de l'aide de 222 000 euros par an octroyée pour le fonctionnement
des centres de loisirs sans hébergement du Morbihan… Mesure incompréhensible pour
son président co-auteur, d'un rapport parlementaire sur les quartiers
défavorisés… Merci à la période électorale …
Elle
s’adresse ensuite à la majorité municipale : « Vous me répondrez que
la ville maintient autant que possible
ses différentes actions. Cependant si je reprends l’intervention que j’ai faite
en 2008, peu de choses ont changé dans la présentation du catalogue. Les
fiches actions sont sans aucun doute d’intérêt, elles comportent aujourd’hui un
mini bilan, mais sans indicateurs
comparatifs. Or, pour que le CUCS donne lieu à une évaluation
globale et étoffées tous les 3 ans, il faudrait octroyer aux services des
moyens plus conséquents. Quelques exemples montrent le besoin
d’évaluation :
Concernant l’insertion socio
professionnelle
Je reprends mes propos de 2008 : Les contrats
devaient « s’attacher à réduire les écarts entre les deux zones urbaines
sensibles et le reste de la ville », c’est le but d’un contrat de
ville, Alors quelle évolution ? quel
est le taux de retour à l’emploi des publics
bénéficiaires, quel est leur niveau de précarité ? combien de
bénéficiaires du RSA, chômeurs longue durée, jeunes sans qualification ?
Quel est le taux de chômage entre la ZUS et centre ville ou agglomération et que fait-on pour limiter les écarts s’il y
en a ?
Concernant
éducation à la citoyenneté:
Nous
faisons tous le constat que dans ces quartiers, des familles entières ne se
déplacent plus pour exprimer leur suffrage.. En
2008, je vous demandais de mettre en place une action dont le but serait
de former des futurs citoyens, de renforcer la participation des habitants aux
instances de proximité (maisons de quartier…), mais aussi de renforcer leur participation électorale et
plus particulièrement de vous adresser à la tranche la plus jeune qui se coupe
de toute citoyenneté. Je renouvelle ma demande.
Concernant
la prévention de la délinquance, le lien entre politiques publiques et conseil local de
sécurité et de prévention de la délinquance CLSPD est indéniable. Vous avez mis en place un certain nombre de
structures, vous réalisez des fiches actions dans le cadre du CUCS, mais il n’existe aucune coordination, aucun
objectif chiffré encore moins de compte rendus aux élus.
Certes,
nous avons une commission « sécurité travaux » mais la sécurité est purement
liée aux travaux ou à la circulation ...
Est il normal que les élus n’aient aucune information aucun bilan police
municipale, CLSPD, CDDF, police
nationale ou encore caméra de vidéo surveillance ?
Le
CLSPD constitue le cadre de concertation sur les priorités de la lutte contre
l'insécurité et de la prévention de la délinquance dans la commune. Sa mise en
oeuvre nécessitait l’élaboration d’un diagnostic local…avec une analyse
statistique de la délinquance issue du bilan de la situation de la commune dans
les domaines de la prévention et de la sécurité. Quelles sont donc les
orientations prioritaires, les objectifs identifiés, quel est le suivi et
l’évaluation des résultats ?
C’est
suite à ma demande (au passage pour certains documents par la CADA) que j’ai
obtenu le dernier rapport du CLSPD de 2011
qui nous indique une baisse de délinquance de proximité en ZUS, sur 4
ans : - 30,40 % sur Kercado, - 26,
37 % sur Ménimur… Paradoxal avec l’information de l’ADAVI qui note que 2/3 des
victimes sont issues des quartiers CUCS. Paradoxale également la déclaration du
directeur départemental de la sécurité publique qui précise les modalités de
fonctionnement des fonctionnaires de la police nationale sur les espaces
publics alors qu’on leur a attribué des locaux dans ces secteurs, qui restent
selon les propos des habitants, désespérément vides…
Les
observations du Lares faisaient état de plus grandes difficultés de vie sociale sur Kercado : tapage
nocturne, problèmes conjugaux, querelles familiales) et renvoyaient à une
inquiétude diffuse en matière d’insécurité. Les derniers événements survenus et
relayés par notre groupe soulèvent à nouveau le problème…
Nous
sommes élus, nous avons des comptes à rendre et il nous semble légitime de savoir si la
tranquillité publique a été améliorée, si le sentiment d’insécurité a
diminué sous les effets du CLSPD mais aussi sous ceux conjugués des
actions du contrat de ville ou encore des caméras de V.S (prévention). Car enfin, comment peut-on mesurer l’étendue
et la gravité de la délinquance depuis la création des contrats de ville
sans aucun bilan chiffré ?