mercredi 18 avril 2012

CUCS : Programme 2012


Au titre de la gauche, Anne CAMUS commente ce programme :

Les difficultés rencontrées par les habitants des quartiers de Ménimur et de Kercado n’ont pas disparu.  En baissant progressivement les crédits de cohésion sociale, le gouvernement fragilise les acteurs de l’insertion sociale et professionnelle, de l’éducation, de l’emploi et de la prévention qui agissent en faveur des publics les plus fragilisés.  Il est d’ailleurs fort probable qu’il y ait à court terme une dégradation significative du lien social dans ces quartiers, corrélée à des licenciements de salariés associatifs. On l’a aussi échappé belle avec le département qui vient heureusement de reculer sur l’abandon de l'aide de 222 000 euros par an octroyée pour le fonctionnement des centres de loisirs sans hébergement du Morbihan… Mesure incompréhensible pour son président co-auteur, d'un rapport parlementaire sur les quartiers défavorisés… Merci à la période électorale …

Elle s’adresse ensuite à la majorité municipale : « Vous me répondrez que la ville  maintient autant que possible ses différentes actions. Cependant si je reprends l’intervention que j’ai faite en 2008, peu de choses ont changé dans la présentation du catalogue. Les fiches actions sont sans aucun doute d’intérêt, elles comportent aujourd’hui un mini bilan, mais sans indicateurs comparatifs. Or, pour que le CUCS donne lieu à une évaluation globale et étoffées tous les 3 ans,  il faudrait octroyer aux services des moyens plus conséquents. Quelques exemples montrent le besoin d’évaluation :

Concernant l’insertion socio professionnelle
Je reprends mes propos de 2008 : Les contrats devaient « s’attacher à réduire les écarts entre les deux zones urbaines sensibles et le reste de la ville », c’est le but d’un contrat de ville,  Alors quelle évolution ? quel est  le taux de retour à l’emploi des publics bénéficiaires, quel est leur niveau de précarité ? combien de bénéficiaires du RSA, chômeurs longue durée, jeunes sans qualification ? Quel est le taux de chômage entre la ZUS et centre ville ou agglomération  et que fait-on pour limiter les écarts s’il y en a ?

Concernant éducation à la citoyenneté:
Nous faisons tous le constat que dans ces quartiers, des familles entières ne se déplacent plus pour exprimer leur suffrage.. En  2008, je vous demandais de mettre en place une action dont le but serait de former des futurs citoyens, de renforcer la participation des habitants aux instances de proximité (maisons de quartier…), mais aussi  de renforcer leur participation électorale et plus particulièrement de vous adresser à la tranche la plus jeune qui se coupe de toute citoyenneté. Je renouvelle ma demande.

Concernant la prévention de la délinquance, le lien entre politiques publiques et conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance CLSPD est indéniable. Vous avez mis en place un certain nombre de structures, vous réalisez des fiches actions dans le cadre du CUCS,  mais il n’existe aucune coordination, aucun objectif chiffré encore moins de compte rendus aux élus.
Certes, nous avons  une commission « sécurité travaux » mais la sécurité est purement liée aux travaux ou à la circulation ...  Est il normal que les élus n’aient aucune information aucun bilan police municipale, CLSPD, CDDF,  police nationale ou encore caméra de vidéo surveillance ?
Le CLSPD constitue le cadre de concertation sur les priorités de la lutte contre l'insécurité et de la prévention de la délinquance dans la commune. Sa mise en oeuvre nécessitait l’élaboration d’un diagnostic local…avec une analyse statistique de la délinquance issue du bilan de la situation de la commune dans les domaines de la prévention et de la sécurité. Quelles sont donc les orientations prioritaires, les objectifs identifiés, quel est le suivi et l’évaluation des résultats ?
C’est suite à ma demande (au passage pour certains documents par la CADA) que j’ai obtenu le dernier rapport du CLSPD de 2011  qui nous indique une baisse de délinquance de proximité en ZUS, sur 4 ans :  - 30,40 % sur Kercado, - 26, 37 % sur Ménimur… Paradoxal avec l’information de l’ADAVI qui note que 2/3 des victimes sont issues des quartiers CUCS. Paradoxale également la déclaration du directeur départemental de la sécurité publique qui précise les modalités de fonctionnement des fonctionnaires de la police nationale sur les espaces publics alors qu’on leur a attribué des locaux dans ces secteurs, qui restent selon les propos des habitants, désespérément vides…
Les observations du Lares faisaient état de plus grandes difficultés de vie sociale sur Kercado : tapage nocturne, problèmes conjugaux, querelles familiales) et renvoyaient à une inquiétude diffuse en matière d’insécurité. Les derniers événements survenus et relayés par notre groupe soulèvent à nouveau le problème…
Nous sommes élus, nous avons des comptes à rendre et il  nous semble légitime de savoir si la tranquillité publique a été améliorée, si le sentiment d’insécurité a diminué sous les effets du CLSPD mais aussi sous ceux conjugués des actions du contrat de ville ou encore des caméras de V.S (prévention).   Car enfin, comment peut-on mesurer l’étendue et la gravité de la délinquance depuis la création des contrats de ville sans aucun bilan chiffré ?