vendredi 5 avril 2013

Vannes garde les yeux sur son eau ... sans regarder plus loin !



Des infractions ont déjà été constatée sur les pourtours du périmètre sensible de protection de l’étang de Noyalo, réserve d’eau potable pour Vannes et la presqu’île de Rhuys.

Dans l’arrêté prescriptif du périmètre de protection complémentaire, les produits phytosanitaires y sont interdits pour l'entretien des routes et chemins mais il n’existe aucune restriction pour les terrains drainés agricoles.

Aujourd’hui, ce sont des hectares de parcelles drainées qui ont été arrosés au round up, en limite même de ce périmètre. Le champ remembré est roussi par le désherbant qui, sur cette parcelle drainée et en ces jours pluvieux terminera encore plus rapidement sa course dans l’étang. Quant aux vaches dont nous consommerons le lait ou la viande, il reste à souhaiter qu’elles ne soient pas tentées par l’herbe roussie ! Les problèmes de santé publique progressent plus vite que la conscience écologique. Faut-il s'en étonner ?

Des pics de glyphosate, d’AMPA, de diuron, d’isoproturon dus aux désherbants-débroussaillants surviennent au printemps dans les eaux brutes de Noyalo. L’atrazine, pourtant interdite par l’union européenne depuis plus de 10 ans y est encore présente...

D’autres facteurs (engrais, boues de stations communales, matières végétales…) concourent à la présence de matières organiques dans la ressource en eau. La ville de Vannes vient par exemple, de financer 650 000 euros de travaux sur les deux prises d’eau de Noyalo et du Liziec pour diminuer le taux du carbone organique total (COT).

Même si les molécules disparaissent après traitement, ne serait il pas plus judicieux d’anticiper en élargissant le périmètre de protection, de travailler en amont ( incitation à l’agro-écologie, agriculture bio) pour remédier à la dégradation de la ressource et diminuer le coût du traitement de l’eau sans cesse croissant et de plus en plus complexe ?