A l’instar de l’an dernier, le budget 2011 a peu d’ambition. En dehors des obligations annuelles d’entretien ou de réparation et de gestion courante, ce budget ne répond pas aux besoins.
1) au niveau du budget général :
Quatre remarques
- Le gel des dotations d’Etat ajouté à l’inflation est pénalisant pour la commune. Alors que les collectivités sont les premiers investisseurs publics, le gouvernement limite leur champ d’actions et ceci au détriment de l’intérêt des territoires locaux.
- Les recettes de la ville augmentent (1,62) moins vite que les dépenses (1,82). A ce stade rien de dramatique, mais pourrons-nous tenir longtemps ainsi ?
- La diminution de l’investissement conjuguée à des taux d’emprunt plus bas donne une dette contenue et faible. Ce potentiel d’action est gelé pour préparer le financement des projets de Kerino et de Nouvelle coutume.
- Le Budget Prévisionnel (BP) aurait plus de clarté s’il contenait les restes à réaliser (RAR) ce qui permettrait de mesurer ce qui a été fait et ce qui reste à faire. C’est à dire, mettre en évidence les effets d’annonce d’un BP par rapport à ce qui réellement réalisé. C’est un principe de transparence !
2) au niveau de l’investissement :
Avec 18 M€ de nouvelle programmation, c’est bien peu pour une ville comme Vannes qui connaît un développement continu. Ce n’est pas ce que nous appelons une politique ambitieuse d’investissement. Depuis 3 ans, nous enregistrons une baisse continue de l’effort d’investissement atteignant 12 M€.
Alors que les ratios indiquent de réelles possibilités d’action (taux d’endettement bas), ce manque d’audace (ne veut pas dire folie des grandeurs) ne participe en rien à la relance économique et, de fait, à celui de l’emploi sur le bassin vannetais.
Le principe de ne pas emprunter plus qu’on ne rembourse, part d’une bonne intention (remboursement dette 6,5 M€ // nouveaux emprunts 6,6 M€). C’est ce qu’on appelle « une gestion en bon père de famille ». C’est sans doute très bien pour les familles mais, ce n’est pas adapté pour une Collectivité. Ce principe cadenasse les projets sans tenir compte des évolutions démographiques, des besoins des quartiers et, plus généralement, des aménagements urbains et autres …
Quatre exemples :
- L’idée de créer un Pôle de service public au sein du centre commercial de Ménimur est intéressant. Mais, en fait, la majorité municipale institue des permanences dans des locaux grands comme des placards (20 m²) ce qui ne répond ni à la qualité des conditions de travail ni aux conditions d’accueil du public.
- En 2008, elle annonçait de nouveaux locaux associatifs en centre ville et dans les quartiers notamment à Beaupré Lalande. Aujourd’hui, ces projets ont disparu des programmations présentées en réunions publiques annuelles auprès des Vannetais.
- Les aménagements en faveur de l’accessibilité des personnes handicapé dans les équipements municipaux prennent du retard. (voir article du Vannes mag n°64 – page opposition)
- aucun établissement Vannetais d’accueil des personnes âgées aux dix premières places du palmarès Morbihannais. Pire encore, le foyer logement de Ménimur est classé au 122ème rang sur 138.
En résumé, le Maire y trouve un intérêt, celui de préparer les conditions du financement du Tunnel de Kerino.
En soi, cette stratégie peut s’entendre à la condition qu’elle ne pénalise pas les autres aspects de la vie d’une ville et de ces concitoyens. Hélas, à Vannes ils sont quasiment tous figés. Le retard ainsi cumulé sera difficile à combler, voire même douloureux pour les contribuables dans les prochaines années.
N’oublions pas, qui dit retard en investissement, dit dégradation du patrimoine, report des coûts d’entretien, de réparation, d’offres de services … qu’un jour ou l’autre il nous faudra assumer.
3) au niveau du fonctionnement :
La frilosité décrite en matière d’investissement tranche avec les efforts consacrés aux « évènementiels ». En fait, la municipalité maintient un soutien fort pour ce qui relève du « claquant » et en même temps elle resserre ce qui fait le quotidien des services et, bien entendu, celui des Vannetais. Cette maitrise des coûts d’exploitation à hauteur de 30 % n’est autre qu’un plan de rigueur.
Il ne s’agit pas de rejeter en bloc tel ou tel évènement mais il convient d’être plus équitable dans les priorités.
Toutefois, nous enregistrons avec satisfaction la progression du budget culturel. Nous aimerions cependant bien connaître la répartition de cet effort secteur par secteur.
L’évolution des dépenses de personnel répond à l’effet GVT et à celui des transferts du droit des sols et du GIP. C’est bien insuffisant pour rétablir la confiance au sein des services.
L’an dernier, nous avions attiré l’attention sur les effets des différentes réformes en cours qui auront un impact pour les Collectivités locales notamment en matière de petite enfance, de prévention, de loisirs et, bien sur, en matière sanitaire et social. Ce sujet est toujours d’actualité. Et, ce n’est pas l’augmentation de la subvention au CCAS de 2,5 % qui va vraiment impulser une nouvelle dynamique. N’oublions pas que les moyens humains dans les établissements accueillant les personnes âgées ou au sein du service d’aide à domicile sont en dessous des besoins. Il en va de même en matière de police de proximité ou de prévention dans tous les quartiers de la ville. Nous retrouvons le même problème pour les médiathèques dont les plages d’ouverture au public sont insuffisantes. Etc …
D’autre part, l’an dernier on s’interrogeait déjà sur le dispositif Vélocéa. Au vu de la redevance prévue une fois encore dans le budget, on est en droit de savoir si le dispositif est adapté à une pratique locale et s’il est approprié aux besoins des Vannetais.
Plus généralement, ce sujet met en avant la question de l’évaluation des politiques engagées. Il serait bon d’activer cette pratique afin d’objectiver la lecture des dossiers et, dans un contexte de contraintes budgétaires que le Maire se plaît à rappeler, cette pratique permettrait de mieux jauger les décisions.
Récemment, la presse locale relayait les propos du Maire qui soulignait « son souci permanent de gain de productivité ». D’un point de vue budgétaire, nous entendons bien l’intérêt de ce principe.
Mais en quoi ce principe s’applique quand nous observons l’abandon au moins depuis un an des salles EPHEMERE et FITNESS, propriétés de la ville, alors que plusieurs milliers d’€uros d’investissement ont été réalisés tant en agencement des intérieurs qu’en équipement technique ? Il est clair que nous sommes en présence d’une forme de gaspillage de l’argent public.