lundi 19 avril 2010

PNR du Golfe du Morbihan : vote unanime au Conseil régional

Le 15 avril 2010 l’assemblée régionale s’est exprimée à l’unanimité pour le projet de charte du Parc Naturel Régional du Golfe du Morbihan proposé par le Syndicat d’Aménagement du Golfe du Morbihan chargé par la Région de l’élaboration de ce document.
Le projet de charte du Parc Naturel Régional détermine les orientations et les principes fondamentaux de protection des structure paysagères sur le territoire du Parc. Il est élaboré par la Région avec l’ensemble des collectivités territoriales concernées, en concertation avec les partenaires intéressés.
Il sera soumis à enquête publique en Juin 2010 puis approuvé par les collectivités territoriales concernées en septembre 2010- Janvier 2011 et adopté par décret portant classement du territoire en Parc Naturel Régional courant du deuxième semestre 2011, pour une durée de douze ans au plus.
Anne Camus, Conseillère Régionale du Groupe Bretagne Ecologie appartenant à la majorité est intervenue pour souligner l’intérêt de la charte et du futur Parc Naturel Régional pour le Golfe du Morbihan.

« Le Golfe du Morbihan est reconnu internationalement pour la richesse de son patrimoine naturel et culturel, la diversité et la richesse de son patrimoine bâti, la beauté de ses paysages.

Le projet de PNR du golfe du Morbihan, ce sont 75 000 ha terrestres, une aire maritime de 13 000 ha « associée », 38 communes du bassin-versant du golfe, 160 000 habitants (en incluant Vannes), 35 000 ha de surface agricole et seulement 12 % du territoire classés en espaces terrestres protégés (zones NDs).

Ce territoire à l’éco-système remarquable, aux espaces maritimes composés d’îles et d’îlots, aux rias, aux presqu’îles, aux 27 000 ha de milieux humides abritant une faune et une flore rares, participe à l’image d’une Bretagne authentique et attractive.

Mais le revers de la médaille, c’est une croissance démographique qui a été multipliée par deux en 40 ans, une surface urbanisée multipliée par huit, 2 millions de touristes par an et 800 000 personnes embarquant chaque année sur les vedettes à passagers. Cette pression humaine est à l’origine de déséquilibres sociaux, économiques et environnementaux.

Le Golfe du Morbihan est pourtant l'un des sites français où le nombre de mesures de protection du milieu et des paysages est le plus élevé (Ramsar, Natura 2000, ZNIEFF, Espaces naturels sensibles…). L'importance des 12 000 ha de zones humides littorales à l'exceptionnelle productivité biologique lui a conféré une richesse ornithologique de valeur internationale. 20 grands types d'habitat d'intérêt communautaire y sont inscrits, dont 4 d'intérêt prioritaires.
Le projet Golfe c’est également 2 pays, 5 communautés de communes, 1 communauté d'agglomération, avec des réglementations et des schémas qui se superposent : 1 SMVM, 5 Scot (dont 4 en cours d'élaboration)

Ces nombreux dispositifs de protection du milieu naturel et des paysages, ces lois, ces schémas qui s’empilent ont montré leurs limites. L’absence de coordination et le laisser faire ont été dévastateurs pour ce territoire fragile :
- l’espace littoral de plus en plus attractif est devenu de plus en plus rare et de plus en plus cher
- des espaces naturels, des zones humides et des continuités écologiques continuent à être détruits ou morcelés
- La lente dégradation de la qualité de l’eau observée durant une dizaine d’années est le fruit des pressions combinées des activités agricoles, industrielles et des rejets domestiques
- Le mitage et l’urbanisation consomment de plus en plus d'espace, banalisant les paysages, appauvrissant la biodiversité et contribuant à la disparition de certaines espèces…
Si rien n’est fait, cette politique au fil de l’eau se poursuivra avec un rythme de consommation foncière croissant, une difficulté accrue d'accès au logement des jeunes ménages dans leur propre commune et la mise en péril des activités conchylicoles de la Petite Mer.
En proposant en 1999 , le classement de cet espace en « Parc naturel régional », l’ensemble des élus régionaux reconnaissait qu’il s’agissait d’un des plus représentatifs de notre patrimoine breton ainsi que la nécessité d’agir pour qu’il ne soit pas impacté par des dommages majeurs irréversibles.

Comme les élus locaux, il y a 14 ans, les élus régionaux avaient pris conscience des atouts et des menaces qui pesaient sur le Golfe du Morbihan. Le PNR apparaissait déjà comme l’outil adéquat pour enrayer le phénomène de pression foncière, harmoniser le développement, coordonner les politiques et les actions des collectivités dans l’essentiel des domaines utiles aux communes (urbanisme, qualité de l’eau, maîtrise des cadres réglementaires en matière d’environnement, gestion intégrée des zones côtières...).

Le PNR pose d’ailleurs à travers son diagnostic le principe d’évaluation de la capacité d’accueil et de développement d’un espace littoral dont le capital est directement concerné par la présence de populations et d’activités.

La politique de développement durable dans le Parc, ce sont également des actions de soutien et de valorisation des activités économiques et sociales :
Cela passe par :
- le soutien à l’agriculture durable et au développement de circuits courts de distribution
- l’incitation à l’excellence environnementale des entreprises et l’appui à de nouvelles activités
- l’obtention du label Parc, outil pertinent pour les entreprises qui choisissent d’y investir, donnant de la valeur ajoutée à leurs produits ou à leurs services et répondant aux attentes d’une population soucieuse de qualité
- mais aussi l’élaboration d’une offre touristique durable respectueuse de l’environnement ou encore l’aide au maintien des services et du commerce en milieu rural.

La démarche PNR a été exemplaire de concertation, d’animation, et d’échanges pour construire un projet de territoire commun, harmonieux et durable. Elle s'inscrit dans la logique du Grenelle et de la Charte des Espaces Côtiers Bretons votée par notre assemblée régionale en 2007. Le projet PNR est soutenu par une majorité de communes (75 % des habitants sont favorables au PNR) et par l’ensemble des 28 associations de Protection du Golfe du Morbihan affiliée à la Fédération du même nom.

Le projet 2010 est un PNR de la deuxième génération, ce n’est pas une réserve mettant le territoire sous cloche mais une structure capable de synchroniser des mesures de protection sur un territoire habité vivant et fragile.

Cet outil de gestion concertée et cohérente des politiques publiques répond aux préoccupations locales et régionales : réchauffement climatique et protection de la zone côtière, partage du foncier pour habiter et vivre de son travail, économie de l'espace pour conserver un territoire vivant et dynamique.
L’image de notre région a été entachée par la marée noire de l'Erika et plus récemment par l’afflux d’algues vertes sur ses plages. Le projet Golfe est une opportunité pour rappeler que la Bretagne possède 18% des espaces d'intérêt floristique et faunistique de France et que le futur PNR s’inscrit dans la dynamique de création du Parc Marin d’Iroise et du projet du Parc Rance côte d’Emeraude impulsée par la Région.

Le Golfe du Morbihan doit rester un atout majeur de qualité de vie pour ses habitants et un atout touristique et économique pour notre région, aussi Bretagne Ecologie soutient fermement la charte présentée aujourd’hui, production d’un diagnostic partagé, définissant des plans d’actions pour y parvenir. »