Les difficultés du Groupe Doux
sont une menace pour l’économie régionale et pour l’ensemble de la filière
avicole française. Pourquoi en sommes-nous là alors que le marché mondial de la
production de volailles progresse de 3 % par an ? La concurrence
internationale évidemment. L’Allemagne, par exemple, a su mieux que nous
adapter la production aux attentes de notre époque. C’est aussi le résultat
d’une mauvaise stratégie de gestion du Groupe avec entre autre des Dirigeants
qui se sont octroyés de confortables revenus oubliant l’outil de travail ainsi
que les hommes et les femmes qui font l’entreprise.
La justice a scindé le Groupe en
deux. Un Plan de continuité a été prononcé pour les Pôles congélation et
produits élaborés avec pour actionnaire principal la banque Barclays à hauteur
de 80 % (Doux 16 %). A notre avis, le concours d’autres partenaires est
souhaitable pour ne pas en rester à un projet financier. L’enjeu est bien de
repenser un projet industriel au plan national et européen.
Le Pôle frais a été placé en
liquidation par le tribunal de Quimper. Ce dernier se prononcera le 5 septembre
2012 sur les 5 offres de reprises déposées le 10 août dernier.
Moindre mal pour certains. Et
pourtant, cette situation ne semble pas satisfaisante. Le démantèlement du
groupe fragilise davantage la filière avicole. Elle sacrifie près de 1200 emplois
sur les 1700 actuel du Pôle frais. Au niveau du Groupe, c’est près de 50 % des
emplois qui sont menacés sur les 4000 que compte environ Doux.
Le Pays de Vannes n’est pas
épargné. Ces propositions de reprise ont un goût bien amer. Pertes d’emplois à
Sérent (de 25 à 120 suppressions selon les offres sur les 175 emplois actuels)
et Pleucadeuc (260 suppressions sur 400), disparition complète de l’entreprise
de La Vraie-Croix et des 115 salariés. C’est un coup dur pour la dynamique
économique et sociale du territoire Vannetais et plus particulièrement pour son
tissu industriel et son secteur avicole.
Au moment où nous écrivons cet
article, les décisions définitives du Tribunal de Quimper concernant la reprise
du Pôle frais ne sont pas encore connues. Néanmoins, nous voulons témoigner de
notre solidarité aux salariés touchés de plein fouet par la situation. Nous
espérons que la « médiation active » du gouvernement améliore les
projets de reprises. Par ailleurs, l’Etat a déjà annoncé le principe d’une aide
aux entreprises qui embaucheraient les salariés licenciés venant ainsi
renforcer le dispositif d’appui conseil mis en place par la Préfecture du
Morbihan.
Nous nous félicitons également de
la mise en place sous l’égide conjointe du Préfet et du Président du Conseil
Régional de Bretagne de la première conférence régionale pour la filière
avicole programmée pour le 24 septembre 2012. Il est absolument nécessaire
d’envisager une stratégie d’ensemble pour préserver et renforcer l’outil
industriel et commercial de la filière avicole.