samedi 1 septembre 2012

Le Groupe DOUX : désastre économiqe et social


Les difficultés du Groupe Doux sont une menace pour l’économie régionale et pour l’ensemble de la filière avicole française. Pourquoi en sommes-nous là alors que le marché mondial de la production de volailles progresse de 3 % par an ? La concurrence internationale évidemment. L’Allemagne, par exemple, a su mieux que nous adapter la production aux attentes de notre époque. C’est aussi le résultat d’une mauvaise stratégie de gestion du Groupe avec entre autre des Dirigeants qui se sont octroyés de confortables revenus oubliant l’outil de travail ainsi que les hommes et les femmes qui font l’entreprise. 

La justice a scindé le Groupe en deux. Un Plan de continuité a été prononcé pour les Pôles congélation et produits élaborés avec pour actionnaire principal la banque Barclays à hauteur de 80 % (Doux 16 %). A notre avis, le concours d’autres partenaires est souhaitable pour ne pas en rester à un projet financier. L’enjeu est bien de repenser un projet industriel au plan national et européen.

Le Pôle frais a été placé en liquidation par le tribunal de Quimper. Ce dernier se prononcera le 5 septembre 2012 sur les 5 offres de reprises déposées le 10 août dernier. 

Moindre mal pour certains. Et pourtant, cette situation ne semble pas satisfaisante. Le démantèlement du groupe fragilise davantage la filière avicole. Elle sacrifie près de 1200 emplois sur les 1700 actuel du Pôle frais. Au niveau du Groupe, c’est près de 50 % des emplois qui sont menacés sur les 4000 que compte environ Doux.

Le Pays de Vannes n’est pas épargné. Ces propositions de reprise ont un goût bien amer. Pertes d’emplois à Sérent (de 25 à 120 suppressions selon les offres sur les 175 emplois actuels) et Pleucadeuc (260 suppressions sur 400), disparition complète de l’entreprise de La Vraie-Croix et des 115 salariés. C’est un coup dur pour la dynamique économique et sociale du territoire Vannetais et plus particulièrement pour son tissu industriel et son secteur avicole.

Au moment où nous écrivons cet article, les décisions définitives du Tribunal de Quimper concernant la reprise du Pôle frais ne sont pas encore connues. Néanmoins, nous voulons témoigner de notre solidarité aux salariés touchés de plein fouet par la situation. Nous espérons que la « médiation active » du gouvernement améliore les projets de reprises. Par ailleurs, l’Etat a déjà annoncé le principe d’une aide aux entreprises qui embaucheraient les salariés licenciés venant ainsi renforcer le dispositif d’appui conseil mis en place par la Préfecture du Morbihan.

Nous nous félicitons également de la mise en place sous l’égide conjointe du Préfet et du Président du Conseil Régional de Bretagne de la première conférence régionale pour la filière avicole programmée pour le 24 septembre 2012. Il est absolument nécessaire d’envisager une stratégie d’ensemble pour préserver et renforcer l’outil industriel et commercial de la filière avicole.