A l’occasion de la présentation en Conseil d’agglomération du plan climat énergie territorial de Vannes Agglo, Anne CAMUS s’est exprimée au titre de la gauche :
En réponse aux enjeux énergétiques et climatiques, la loi Grenelle 2 rend obligatoire l'élaboration d'un Plan climat énergie territorial pour les communes de plus de 50 000 habitants.
Dans notre région, un tel plan revêt un caractère essentiel puisque la Bretagne souffre depuis longtemps d’une alimentation électrique insuffisante. Afin de réduire sa dépendance énergétique, Vannes Agglo dont la croissance démographique est constante ne peut que participer à la déclinaison du pacte électrique breton sur son territoire. Celui ci prévoit, je le rappelle, le passage de 8,5 % d’autonomie à 34 % à l’horizon 2020.
Globalement, la démarche du PCET va donc dans le bon sens. On ne peut être que satisfaits de constater que la vision collective et partagée des actions à mener face au changement climatique est devenue un enjeu majeur reconnu par tous, même par les ex- climato-sceptiques présents dans notre assemblée. Evidemment, on se doute bien que le cadre légal obligatoire y est pour quelque chose...
Je vais éviter un catalogue à la Prévert et exprimer quelques remarques :
• Sur la forme, on notera tout d’abord une concertation peu étendue, des associations peu motivées par une agglomération dont le PDU n’était guère ambitieux et qui n’a pas su porter le projet PNR.. Témoin une des dernières réunions où les citoyens présents se comptaient sur les doigts de la main... D’où sans doute les difficultés rencontrées pour sensibiliser, faire partager au plus grand nombre les enjeux et les pistes d’actions de ce PCET...la quadrature du cercle
• Sur le fond, nous constatons que la ville centre de l’agglomération ne s’est toujours pas engagée dans un Agenda 21 avec volet énergie qui réduirait ses propres consommations énergétiques et limiterait les émissions et la vulnérabilité de l’ensemble du territoire de Vannes Agglo. Certains répondront une fois encore « nous sommes à l’agglo, pas à Vannes » mais y a t-il une frontière pour les gaz à effet de serre ? Est-il utile de rappeler que Vannes concentre à elle seule les problématiques transports, administrations ? Qu’elle regroupe une forte proportion des emplois ( 65% ) et des équipements publics (87% des élèves du secondaire y sont scolarisés) ou privés (85% des surfaces commerciales y sont situées) ?
Ensuite, puisque nous sommes dans la révision du SCOT, une des actions du PCET pouvait être la définition d’outils méthodologiques pour que les communes puissent identifier et caractériser les trames bleues et vertes dans leurs PLU. Cette démarche aurait également permis de les sensibiliser au maintien des zones humides, des tourbières et des prairies permanentes pour leur intérêt en tant que puits de carbone.
Concernant les énergies renouvelables, le document évoque la difficulté d’implanter des éoliennes depuis la loi de juillet 2010 qui malheureusement bloque toute possibilité. Ce seul constat aurait pu et dû impulser un plan d’envergure de panneaux photovoltaïques sur les bâtiments communaux ne serait ce que pour recharger les véhicules électriques de demain.
Enfin, l’ingénierie en énergie et urbanisme/aménagement, même si elle est prévue pour assurer la mise en œuvre, le suivi et l’animation du volet énergie du PCET, reste à nos yeux très insuffisante. La création d’une agence d’urbanisme et de l’énergie qui interviendrait en amont des projets pour l’intégration des enjeux énergétiques dans l’urbanisme, l’habitat et la mobilité et en aval pour le suivi des résultats, l’information et la sensibilisation des publics concernés, témoignerait d’une volonté forte de réduire les GES.
En conclusion, Vannes Agglo est sur la bonne voie. Elle pourrait afficher encore plus son ambition en s’inscrivant, comme de nombreuses autres collectivités dans la signature de la convention des maires. Cette convention vise à dépasser l’objectif du « 3x20 » : 20% de réduction des émissions de GES, 20% d’économies d’énergie et 20% d’énergies renouvelables d’ici 2020.
Car 2020 c’est demain... et il ne nous reste donc que peu de temps pour éviter de franchir la hausse de 2° Celsius considérée aujourd’hui comme étant la limite au delà de laquelle un emballement du réchauffement est à craindre.