Après avoir dénoncé la rétention d’information en direction de la Commission Communale des Services Publics Locaux, Nicolas LE QUINTREC et Christian LE MOIGNE sont intervenus sur le fonds du dossier.
Nous entendons bien l’intérêt économique souligné par certains acteurs économiques locaux. Le casino perçu comme un atout structurant pour le développement du tourisme, certainement ! notamment pour une forme de tourisme.
Il n’est pas le seul. N’oublions pas que le premier atout de la ville de Vannes relève du patrimoine architectural, historique et naturel. Et, il reste beaucoup à faire dans ces secteurs.
L’étude d’impact confirme nos réserves de janvier dernier. Nous allons assister à une concurrence féroce entre les casinos du Morbihan. Les chiffres inscrits dans l’étude sont certainement sous estimés puisqu’ils ne prennent pas en compte l’ouverture d’un 6ème casino à Larmor Plage. Cette perspective concurrentielle est-elle souhaitable au moment où le Conseil Général du Morbihan vient de raboter de 3,50 % les financements destinés au développement du tourisme ?
Cela pourrait être désastreux à plusieurs niveaux : viabilité économique des établissements et le maintien de l’emploi.
Viabilité économique :
Concernant la viabilité économique au regard des 195 casinos, les chiffres 2011 publiés le 5.01.2012 présente des résultats positifs pour les 4 casinos existants du département. Arrive en tête la Trinité sur Mer avec une progression de + 13 % mais avec un Produit Brut de Jeux (PBJ) seulement de 2,18 M€ qui le place au 177ème rang. (déficit cumulé de 7 M€)
Carnac réalise le moins bon résultat pour une progression de 3,68 % pour un PBJ à 9,1 M€ qui le place au 84ème rang. Respectivement Quiberon et Arzon sont classés au 105ème et 146ème rang.
Il s’agit bien de petits établissements avec en moyenne 48 salariés. Leur situation n’est pas excellente malgré une légère reprise. L’évolution du résultat est surtout liée à l’autorisation d’augmenter les machines à sous. Vannes bénéficiera surtout d’un report de clientèle avec comme conséquence une diminution d’activité pour l’existant.
L’emploi :
En ce qui concerne l’emploi, nous sommes stupéfaits à la lecture du coût moyen affiché soit 3 500 € et de la masse salariale. Si nous consultons l’accord collectif national du 23.01.1996, nous nous apercevons que les salaires les plus élevés, cadres compris, au 1er janvier 2012 sont de 2835 € brut mensuel. 68 % des salariés sont payés au niveau des minima pour un salaire moyen de 1 200 €. (ex d’un casino à 57 salariés : masse salariale 1,7 M€)
Par ailleurs, il existe un grand turn over des salariés en raison de pratiques de bas salaires et de conditions de travail loin d’être satisfaisantes. En effet, la crise des casinos a entrainé une forte restriction de personnel tout en gardant la même amplitude de travail : jour, nuit, week end ; sans revalorisation salariale.
Le contenu du cahier des charges influe également les conditions de travail et pas toujours dans le bon sens pour le personnel soumis de plus en plus à la polyvalence et à la polyactivité des casinos de petite et moyenne taille comme celui qui est envisagé à Vannes.
Au vu de ces éléments, nous réservons notre approbation à la lecture du cahier des charges finalisé et au regard de la 4ème préconisation inscrite dans l’étude d’impact en page 20 qui invite à réfléchir à un accord préalable entre les casinos Morbihannais pour limiter la casse d’une concurrence inévitable.
Le Maire refuse d’entendre ces questions.