lundi 27 février 2012

Développement durable : rapport annuel


Le Grenelle de l’environnement a prévu par décret la publication par chaque collectivité d’un rapport annuel en faveur du développement durable au moment du débat budgétaire. Anne CAMUS et Nicolas LE QUINTREC ont interpellé le Maire sur les insuffisances de cette politique et sur l’opération de communication qui entoure cette publication.

« Et bien voilà un rapport digne d’une agence de communication, un beau papier, de très belles photos mais fort peu d’écrits. Il y a plusieurs années la majorité avait pour slogan « tout est dans l’équilibre », on pourrait dire aujourd’hui « tout est dans le tape à l’œil ». Certes, il y a les effets d’annonces : la décision du conseil de mettre en œuvre un Plan Climat Energie Territorial (PCET) a été prise il y a deux ans ! L’Agenda 21, on en parle depuis le début du mandat. …

Ce rapport  qui devrait décrire la situation en matière de développement durable à partir des évaluations des  documents et des bilans produits par la commune sonne terriblement creux. 
Pourtant, votre  majorité avait dès 2008, par la voix de votre prédécesseur promis une évaluation de ses politiques… Promesse non tenue malgré une délégation spéciale à l’évaluation attribuée à un de nos collègues.
En réalité, Vannes n’est jamais précurseur et a toujours un train de retard, et pour cause ! L’évaluation est un acte politique or votre fonctionnement témoigne constamment de votre crainte de partager les informations avec les élus, les citoyens et vous immobilise dans l’action. Témoin, l’audit sur la police municipale que nous n’avons pu obtenir, témoin votre retard à la transmission des données concernant les contentieux en cours et j’en passe…

On ne sait même pas quels sont vos objectifs pour atteindre ceux du Grenelle qui sont la réduction de 40 % de la consommation d’énergie primaire et de 50 % des GES d’ici 2020. Alors, je ne vais pas entrer dans des considérations techniques souligner ce qui manque, ce que vous auriez pu rajouter et qui n’y figure pas…

La présentation de ce rapport était une obligation légale avec le budget primitif mais faute d’évaluation, faute de PCET et d’Agenda 21, il apparaît comme  un simple outil de marketing dont nous aimerions connaître le coût.

Quelle est la part de l’éclairage public dans le budget économie d’énergie ? Aucun graphique sur la période 2001 2012 sur la gestion énergétique des bâtiments qui reçoivent du public. 
Où en est le projet de thermographie aérienne ?
Gestion différenciée des espaces verts : bravo mais quel est le pourcentage d’achats de produits phytosanitaires, quelle évolution depuis deux mandats ?
Gestion de l’eau : Bravo pour le recyclage de l’eau d’assainissement mais la ville pompe t-elle toujours dans la nappe phréatique pour arroser ses terrains de sports ?

Combien de m2 de panneaux photovoltaïques ?
Quelle politique de déplacements domicile travail pour les salariés, quel est le bilan carbone de l’ensemble des salariés ?
Quel type d’énergie pour la flotte de véhicules mairie ? pour les serres, les batiments scolaires, les salles de sports… »

Nicolas LE QUINTREC poursuit :
« Le développement durable implique de nouveaux modes de décision et de gestion de l’action. C’est pourquoi, l’intérêt de ce rapport est d’éclairer les choix et le pilotage budgétaires.
Eclairer le budget sur 3 plans :
  • Celui de l’analyse à partir d’un diagnostic et d’une stratégie d’action et de moyens.
  • Celui du résultat, c’est à dire l’efficacité et le contrôle de l’action.
  • Celui de l’efficience des politiques publiques engagées, c’est à dire mesurer le bien produit à nos concitoyens et à la collectivité.

Cela suppose également :
  • Mettre en évidence les programmes d’intervention par engagement budgétaires.
  • Se donner les moyens d’analyser les modes d’élaboration, de mise en œuvre des politiques publiques et de leur efficience.

Pour cela, un catalogue promotionnel de bonnes intentions ne suffit pas à parler de développement durable si en face vous n’engagez pas une culture de l’évaluation tout au long de la chaîne des politiques publiques, du diagnostic à l’action, de la décision au résultat, de l’objectif initial au bien produit.
Vous dites ne pas avoir d’indicateurs suffisants. Mais avez-vous réellement doté la municipalité d’une « Mission d’évaluation » ? Je ne trouve aucune trace d’affectation budgétaire.
Je vous informe que depuis le décret du 18.11.1998, il existe un Conseil national de l’évaluation.
Depuis 1999, il existe la Société Française de l’évaluation dont le rôle consiste justement à aider les Collectivités à promouvoir l’évaluation.
Et puis, il y a le Centre National de la Fonction Publique Territoriale. »