mercredi 2 juin 2010

Nouvelle coutume

Le projet de centre commercial en cœur de ville, véritable arlésienne de la politique commerciale de proximité depuis plus de dix ans à Vannes, soulève de la part de nombreux Vannetais mais aussi des commerçants une grande amertume.

Ce projet se réalisera-t-il un jour ? Si oui, dans combien de temps ? Questions récurrentes entendues dans les commerces alentours et teintées, chez certains, d’une vraie inquiétude quant à l’avenir même de leur boutique.

A l’occasion de différentes délibérations en conseil municipal du 21 mai 2005, les élus de la Gauche Vannetaise ont interpellé le Maire sur ce dossier.

Tour à tour, Jean Pierre MOUSSET, Micheline RAKOTONIRINA, Anne CAMUS et Nicolas LE QUINTREC soulignent la défaillance du pilotage de ce projet, les doutes sur la viabilité de sa réalisation, les veines promesses faites aux commerçants et sur les réelles capacités de l’opérateur à porter le projet.

A ce titre, pourquoi la ville devient acquéreur de l’ensemble immobilier « Champion » pour 1 975 000 M€ alors qu’il revenait à l’opérateur privé d’acquérir l’ensemble immobilier du périmètre-projet ? L’opérateur rencontre-t-il des difficultés financières à l’instar de celui du quartier Nord de la Gare ? La rumeur relative au désengagement d’un des investisseurs est-elle fondée ?

Par ailleurs, Anne CAMUS revient plus précisément sur la prise en charge financière du « dévoiement » du ruisseau Rohan.
« Par délibération du 04 novembre 2002, vous aviez décidé Monsieur le Maire de confier la réalisation du projet à un opérateur privé retenu après appel public à la concurrence. La commission d’examen des candidatures et des offres accompagnées de plusieurs experts retiendra finalement le groupement SEGECE KLEPIERRE EIFFAGE OUEST OMNIPARC pour son projet architectural, la prise en compte de la problématique de la sécurité publique, enfin le financement intégral du programme : parking, ensembles immobiliers et traitement des espaces communs par l’opérateur. (Jardin public le long du tracé du Rohan surmonté d’une rivière artificielle…)

A l’époque, vous n’aviez aucune inquiétude sur les autorisations et vous jugiez les travaux sur le Rohan tout à fait classiques et comparables à ce qui existe en aval et en amont. Je m’étais abstenue, considérant que le bordereau manquait de précisions concernant ce que je qualifiais de « recalibrage et reprofilage » du ruisseau juste après les inondations vannetaises de 2001.

Huit ans après, la ville décide de porter la demande d’autorisation globale du projet de « dévoiement du ruisseau » en application du code de l’environnement et de la loi sur l’eau. Elle décide ainsi de reprendre la maîtrise d’ouvrage sur le Rohan que le groupe Eiffage avait obtenu par notre précédente délibération.

Il n’est pas courant qu’un désengagement d’ opérateur privé s’effectue lorsqu’il il s’agit d’aborder la phase opérationnelle d’un projet d'aménagement. la reconfiguration du ruisseau était prévue depuis l’origine… »

Dans une période de contraintes budgétaires, quel est l’intérêt de la collectivité de se substituer à l’opérateur ? Quel est le surcoût pour la collectivité ? Quelles sont les véritables raisons du retrait de l’opérateur ?

Le Maire est resté très évasif.