samedi 29 mai 2010

Le quartier Nord de la Gare

La requalification urbaine de ce quartier est attendue depuis environ 30 ans. En 2007, la majorité municipale affirmait, enfin, que tout allait démarrer rapidement. Force est de constater l’échec de la stratégie de pilotage de ce projet.

Cette situation illustre les propos de Nicolas LE QUINTREC lors du dernier conseil municipal relatif au problème de pilotage des grands projets à Vannes.

Et pourtant, c’est bien le Maire qui, en séance du conseil du 21 décembre 2007, déclarait à propos de ce projet et de la désignation de l’opérateur actuel : « le choix d’un opérateur devait remplir des conditions de sérieux et de solidité financière. »

Certes, la crise immobilière n’arrange rien mais elle a bon dos. Jean Pierre MOUSSET rappelle que si la ville avait opté pour une procédure évolutive telle qu’une ZAC, avec un pilotage renforcé, nous serions assurément dans une autre configuration. Il souligne par ailleurs que dans les villes qui ont choisi la procédure ZAC le déroulement de l’aménagement de ces zones fonctionne plus régulièrement. A Vannes, la gestion tournée principalement vers le tout privé engendre des retards considérables pour toutes les opérations immobilières d’importance (quartier Nord de la Gare, Nouvelle Coutume …).

Les élus de la Gauche Vannetaise s’interrogent aussi sur la procédure retenue dans cette nouvelle délibération et sur le contenu du nouveau projet.

Une concurrence faussée :
La ville a conclu en 2008 un contrat sur la base d’un cahier des charges comportant des engagements explicites notamment en termes financiers et juridiques relatifs à la réalisation des différentes clauses de la convention et ceci dans un délai déterminé.

Force est de constater que l’opérateur n’a pas tenu ses engagements. Les élus ne comprennent pas bien pourquoi la ville renonce aux indemnités de pénalités définies dans le contrat initial.

Par ailleurs, la municipalité apporte par un simple avenant des modifications notables au projet de départ sous couvert d’adaptation aux conditions du marché actuel. N’y a-t-il pas là une forme de concurrence faussée à l’égard des autres candidats de 2007 ?

Pour la Gauche, il aurait été plus judicieux de relancer une consultation en intégrant de nouveaux éléments en particulier l’aménagement d’un accès sécurisé pour l’école Brizeux à l’instar de l’école St Patern et la requalification des espaces associatifs avec pour objectif l’optimisation du lien social.

Une pâle ambition :
En 2014, la LGV mettra Vannes-Paris à 2 heures 30. Avec ce cadre de vie remarquable que constitue le Golfe du Morbihan, Vannes deviendra un site recherché notamment pour un centre d’affaires si les conditions d’accueil sont réunies. Déjà, dans la délibération présentée au conseil municipal 2007, l’objectif de la ville de Vannes était, entre autre, d’introduire dans ce projet la construction de bureaux pour développer une activité tertiaire. Nous sommes surpris de constater que cette volonté n’était plus une priorité.

Une priorité qui, au fur à mesure, de la nouvelle présentation devient une hypothèse qui, le cas échéant, serait, éventuellement, envisagée. Cette rédaction laisse les élus sceptiques sur l’engagement du Maire d’opposer de nouveau cet objectif à l’opérateur.

D’autres villes de même importance, St Malo par exemple, jouent à fond cette carte de centre d’affaires en lien avec le monde économique. La Bretagne s’ouvre à l’Europe, et ne pas se positionner sur ce terrain serai préjudiciable pour l’avenir de la commune et du Pays de Vannes.

Sans régulation du marché :
Au regard de l’article 4 de cet avenant, il est dit : « L’opérateur s’engage à vendre à l’organisme retenu pour la réalisation des logements locatifs sociaux, le foncier aménagé à hauteur de 170 €/m² ».

Pourquoi, cette transaction ne se réalise pas directement entre la ville et l’organisme social sans passer par un tiers ? En quoi un tel processus participe à la régulation du marché ?

Il est clair que cette stratégie concourt à maintenir un niveau de marché soutenu tout en garantissant une recette au promoteur privé. Elle assure aussi pour la ville une double recette. La ville vend à l’opérateur et ce dernier revend à l’organisme social, ainsi la commune perçoit à deux reprises la Taxe locale et des droits de mutation propres à ce type de transaction.

Bien d’autres objectifs sont ignorés de ce projet comme par exemple le désenclavement de l’Hôpital et de la Gare. Entre 1995 et 2001, l’étude envisageait une requalification d’ensemble intégrant le Nord et le Sud de la Gare dans une vision urbanistique en lien avec l’évolution des autres quartiers de la ville. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Il ne s’agit que d’une simple opération immobilière pour les trois quarts et d’une approche très segmentée du territoire communal.