La manière dont ce projet de kiosque a été traité illustre bien la vacuité de la politique culturelle de la ville.
Pour paraphraser Monsieur Auger, il ne s’agit pas d’une approche empirique de la culture, mais bien d’une improvisation : « on construit un blockhaus dénommé kiosque et après, seulement après, on se demande ce qu’on va y faire ».
Par ailleurs, en regardant de près ce dossier, on ne saurait vraiment parler d’un bordereau relevant des Affaires culturelles. Il s’agit avant tout d’un projet commercial habillé des couleurs du culturel.
Un partenariat public-privé dans le monde de l’art et de la culture ne peut s’arrêter à la seule priorité de rentabilité de l’affaire et à la seule approche consumériste de la culture et de l’art.
Certes, le bordereau souligne quelques termes de référence mais ça ne saurait constituer un appel à projets digne de ce nom. Ainsi il n’y a pas d’engagement clair, construit, en matière de projet culturel et artistique que ce soit en matière de médiation culturelle avec les associations, les écoles, les quartiers … ou bien encore en termes de soutien à la création.
Vouloir animer cette esplanade et au-delà le centre ville qui en ont grand besoin ne peut se limiter à indiquer l’obligation d’articuler la vie du kiosque avec les évènements locaux. De façon plus générale comme dans beaucoup de dossiers de la majorité municipale, il manque une vision prospective de la vocation et du rôle d’un tel équipement dans le développement culturel de la ville.
Ce projet aurait du s’élaborer en amont par une réflexion collective avec, par exemple, les ateliers artistiques. Le concept de kiosque aurait du être le fruit d’un travail collectif associant les artistes locaux. Ainsi, aurait-on pu enfin présenter l’amorce d’une politique artistique plus ambitieuse en impliquant plusieurs lieux d’art et en s’appuyant sur une équipe de créateurs et de d’animateurs plus étoffés.
C’est pour tous ces manques que nous ne voterons pas ce bordereau.
Mais si, par hasard, vous avez l’ambition que ce kiosque devienne un espace culturel pour tous, moteur d’une animation du quartier du Port, concevez-le comme une scène ouverte où l’art se vit et se produit. Ne le cantonnez pas au triste rôle de salle d’expo-vente qui drainera quelques touristes les jours de pluie. Rêvez le, imaginez le comme un lieu de création, de démonstration, d’initiation, bref comme un kiosque interactif.