Dans certaines villes, les bandes cyclables ou les couloirs de bus jouent un rôle manifeste dans la pratique des VLS. A Vannes, le réseau est toujours figé par l’utilisation massive de la voiture, on disserte, on discourt, on réunit de temps à autre une commission mais en réalité on n’avance guère….
L’analyse du contrat montre la limite qui consiste à quantifier le nombre de vélos, localiser des bornes, définir les coûts sans jamais intégrer leur usage dans une politique d’ensemble des déplacements doux et d’aménagement du territoire.
D’ailleurs si une présentation juxtaposant le réseau actuel et le projet de VLS avait été réalisée, nous aurions rapidement repéré les insuffisances du réseau cyclable et ses incohérences. Il était avant tout fondamental d’étudier les déplacements doux (quel % des déplacements effectués à bicyclette ? quelle enquête ménages sur les déplacements ? ) puis de revoir le plan de circulation en créant des zones à 30 km/h, des double-sens cyclables, des bandes cyclables continues, des parkings desservis par les bus , etc.…
Une absence de concertation avec les Vannetais :
Aucune réflexion dans les commissions municipales ou extra municipales concernées (bordereau visé par la seule commission finances).
Aucune concertation avec les associations cyclistes qui attendaient peut-être quelque chose de plus concret que des bornes à vélos…
Aucun rapprochement avec des associations d’insertion par l’emploi qui auraient pu assurer la maintenance des vélos.
Aucune concertation avec les commerçants du centre pour accueillir des points relais qui peuvent vitaliser le centre ville.
Une utilisation par qui et à quelles fins ?
Il reste dangereux de pratiquer le vélo à Vannes, c’est la conséquence de votre politique d’inertie. La bicyclette n’est en effet utilisée qu’à 2% pour les trajets quotidiens domicile/travail et les jeunes, qui représenteraient une part non négligeable des déplacements ne peuvent pratiquer sans risque.
Les grands aménagements continuent à être réalisés pour faciliter la circulation de la voiture. Alors que chaque nouvelle construction devrait être soumise à réflexion (comment la desservir en transports en commun, comment prendre son vélo pour aller au collège ou au sport, comment rééquilibrer le centre, l’E et l’O de la ville) la politique de l’autruche perdure.
Aujourd’hui, la ville s’engage sur 8 ans avec une subvention moyenne par an de 310 000 euros, sans recettes d’abonnement ou de location en retour, ça fait un peu cher le vélo. (2000 euros/an) , d’autant que la Sté Vinci, délégataire du Parking de la République fournissait gracieusement des vélos lorsqu’on y laissait sa voiture. D’ailleurs on peut se poser la question, à qui sont destinés ces VLS ? aux touristes ? Si non, quelle perspective d’extension du réseau a–t-on ? parce que 9 vélos à la gare et 9 vélos à disposition d’un campus universitaire de 3 à 4000 étudiants ce n’est quand même pas très sérieux…
En résumé, décider de louer des vélos sans présenter une étude sur les déplacements doux, sans communication et concertation préalables, sans anticipation des conflits d’usage de voirie, sans charte de développement de l’usage du vélo est une décision précipitée et dangereuse et nous nous abstiendrons.
Il y a d'autre part des interrogations auxquelles nous vous demandons d'apporter ce soir une réponse :
-Pas de tarifs chômeurs, étudiants, retraités dans le contrat.
-Les vélos en libre service subissent souvent de nombreuses dégradations involontaires et volontaires ou des vols, il n’y a qu’une clause concernant des pénalités pour l’entretien. Qu’entendez vous par entretien ?
-Combien de personnes seront chargées d’assurer la maintenance des cycles ? Vous avez envisagé puis abandonné un partenariat avec l’association des paralysés de France. Pour quelle raison ?
-Quelle réflexion avez vous menée avec les représentants de l’île d’Arz ?
-Combien de voitures parcourront Vannes à la recherche des stations pleines pour y prendre des vélos et y libérer des places puis regarnir de ces vélos des stations vides. L’expérience montre que cette «régulation» doit être à la mesure de l’enjeu. Et enfin quel sera le combustible de ces véhicules ?