Réuni le 20 février 2013 à Séné, le Conseil Syndical SYSEM a débattu des orientations budgétaires. L’intervention d’Anne CAMUS :
« Dès 2009 certains d’entre nous déclaraient qu’il n’était pas bon d’entamer une recherche de sites alors que les prochaines années verront le calendrier ponctué par des élections… Il s’est alors agi de reporter, reporter, reporter encore toute recherche, cédant ainsi à la pression et des élus et des collectifs de riverains régulièrement présents à nos assemblées.
Alors, quelles orientations allons nous prendre pour les années à venir ? (chargées en élections...)
L’UTMB va entrer prochainement en action, la qualité du compost qui en sera issu sera déterminante.
Une bonne chose : la diminution de nos déchets que les écologistes avaient clairement prévue et dont les calculs étaient pourtant considérés comme irréalisables et utopistes. Cette diminution touche d’ailleurs toutes les collectivités françaises et va se poursuivre avec la mise en place de l’efficace redevance incitative pour janvier 2015.
L’ensemble de ces éléments justifient à vos yeux, le non intérêt d’un centre d’enfouissement propre à notre territoire.
Mais il faut rester cohérent et solidaire, et c’est dommage que le Psdt de l’agglo vannetaise qui a les plus forts tonnages du syndicat, témoigne de son septicisme (hier soir, en réunion publique) envers cette redevance issue du Grenelle...
Quant au Plan départemental, il privilégie le principe de proximité afin de favoriser l’émergence de filières locales de valorisation et de traitement des déchets résiduels qui y sont produits « autant que possible dans le Morbihan ».
Il reprécise l’autonomie de chaque territoire, mais ouvre la porte à l’idée de mutualisation avec d’autres syndicats pour la collecte mais aussi le traitement. Vos appels du pied, monsieur le Président, ont été entendus.
Le Sysem a déjà pris de l’avance puisqu’il a débuté une mutualisation collecte depuis 2010. Le centre Venesys reçoit les emballages légers à trier en provenance du Syndicat Mixte ABQP et depuis 2011, ce service s’est étendu à d’autres collectivités du département.
Choix de société
La gestion des déchets ménagers et assimilés ne peut se résumer à ces quelques choix techniques. C’est aussi et surtout un choix de société. Le tri comme geste quotidien, c’est le chemin d’une prise de conscience vers un développement durable. Or, nous vivons tous les jours dans une société de gaspillage et de surconsommation... Ere du jetable, suremballages, blisters...
Les administrés et les élus commencent à prendre conscience, mais c’est seulement 15 ans après la circulaire Voynet qui demandaient aux préfets de favoriser le tri et le recyclage en particulier la fraction organique et d’intégrer la promotion de la valorisation biologique dans la gestion de déchets.
Le grand principe de mutualisation permettra au SYSEM de ne plus traiter sur son territoire ses propres ordures ménagères, au grand soulagement des riverains des anciens sites potentiel de stockage ! La porte est donc largement ouverte pour poursuivre le stockage de nos déchets résiduels à Gueltas ou encore leur brûlage dans l’incinérateur de Pontivy...
Mais la mutualisation c’est aussi la facilité, elle éloigne le problème des déchets du citoyen et de l’élu et le déresponsabilise. Elle est peut-être financièrement rentable à court terme mais à long terme, qu’en est il ? Il faudra bien que nous soit présenté , quelle que soit la solution retenue, un bilan coûts avantages, présents et à venir, un bilan carbone des transports. En outre, pourra t-on accompagner d’une démarche HQE les choix qui seront effectués pour et par notre collectivité ?
Dans le précédent mandat, nous avons travaillé à l’autonomie de notre territoire en matière de déchets. Notre objectif était la recherche d’un centre d’enfouissement et si possible sous maîtrise publique car moins de DSP c’est aussi le moyen de diminuer les volumes à traiter mais aussi de contrôler la qualité du service et les engagements. On le constate tous les jours, la logique économique des grands groupes est souvent contradictoire avec celle de de l’intérêt général et du souci d’économie des deniers publics que nous, élus devons privilégier. Les grands groupes, par le poids du lobbying empêchent aussi les élus de penser différemment et les PME de rivaliser avec eux.
Nous nous éloignerons sérieusement de ces grands principes si les déchets sont traités hors territoire et/ou par une ou des délégation(s) de service public.
Aujourd’hui, si j’ai bien compris : le SYSEM se dirige vers trois choix de traitement :
• l’incinérateur de Pontivy entreprise TIRU filiale EDF,
• l’ I S D N D de la société Sita à Gueltas, groupe Suez Environnement
• l’ I S D N D du groupe Charrier à La Vraie Croix
Pour moi et ce n’est pas nouveau, la solution n° 1, cad le choix de l’incinération est une mauvaise proposition. Je ne veux répercuter chez les autres ce que je ne voulais pas que l’on fasse chez moi hier. C’est une question de principe, de cohérence et d’éthique mais aussi de protection de la santé.
Quant aux autres choix, vous êtes aux manettes, mais je souhaite que le SYSEM s’assure de toutes les garanties afin de ne pas se retrouver pieds et mains liés par des augmentations de coûts exponentielles. Vous avez déjà fait le choix d’un outil de traitement complexe et coûteux, (encours de la dette s’élève à plus de 22 millions d’euros au 01 01 13), n’en rajoutons pas.