A la mi-février des habitants interpellaient les élus par courrier pour que des mesures soient prises au plus vite pour endiguer les violences dans les halls d'immeubles. Après une visite des lieux le 3 mars dernier, Nicolas LE QUINTREC décide de saisir par lettre officielle les instances locales en charge de la sécurité.
Monsieur le Maire, Ville de Vannes
Monsieur le Procureur de la République
Monsieur le Préfet du Morbihan
Vannes, le 3 mars 2012.
Objet : Immeuble place Cuxhaven Vannes / violences, trafics
Mettre un terme à un Etat de non droit
Au regard de vos rôles respectifs en matière de sécurité et de prévention sur le territoire local et en référence à la loi du 5 mars 2007 sur laquelle repose la gouvernance locale de sécurité et de partenariat, j’attire votre attention sur la situation de l’immeuble 17 place de Cuxhaven à Vannes. Suite à un courrier des habitants, je me suis rendu ce jour sur place à leur rencontre pour entendre leur colère et leur crainte. J’ai aussi constaté les dégradations multiples des sous-sols aux étages : portes défoncées, boîtes aux lettres brulées, vitres cassées, etc …
A leur écoute, j’ai compris qu’un sentiment d’insécurité majeur et de fort désespoir s’est installé depuis 6 ans. Les locataires subissent des violences de toutes sortes : insultes, menaces, peurs, crachats, etc …
A plusieurs reprises, ils ont déposé une main courante au commissariat et ils ne comprennent toujours pas la raison pour laquelle ils ne peuvent pas déposer plainte. Ayant averti le Maire, ils n’ont toujours pas reçu de réponse de sa part. Seul, le bailleur VGH a répondu en indiquant qu’il exercerait une action de médiation auprès d’un ménage.
Je suis certain que vous partagez l’avis de ces habitants : « 6 ans de violences et d’insécurité, ça suffit ! »
Il est grand temps d’agir. Il n’est pas acceptable que dans cet immeuble (ou ailleurs) un Etat de non droit dicte les règles pour favoriser les trafics en tout genre. Les acteurs de ces faits sont semble-t-il connus des services de police et de justice. Malgré cela, un sentiment d’impunité les pousse à intensifier leur violence. De plus, des jeunes mineurs semblent suivre leurs pas.
Dans quelques jours, le conseil municipal va adopter le budget 2012 de la ville de Vannes et le programme annuel des CUCS. Il est encore temps de les compléter en fléchant des moyens supplémentaires vers la prévention et la médiation dans les quartiers mais aussi vers la police municipale.
Le plan départemental de prévention de la délinquance 2010/2012 préconise de réactiver l’action du CLSPD et la stratégie territoriale notamment en matière de prévention situationnelle dans les immeubles et leurs abords afin de lutter contre les trafics de drogue. A l’évidence, il reste encore beaucoup à faire.
Plus généralement, il conviendrait de mettre en place une politique de prévention globale en corrélation avec la réalité du terrain. Le renforcement de la coordination des acteurs locaux ne peut pas se concevoir uniquement sur le registre des représentations ou de grands principes. Il doit s’inscrire dans un ensemble d’actions concrètes dotées d’objectifs, de moyens, d’un calendrier de réalisation et d’une méthode d’évaluation portant sur l’efficience de l’action et pas seulement sur le chiffre.
Ces habitants ont le droit de vivre normalement. La collectivité doit intervenir. C’est pourquoi, dans le cadre de ma fonction de Conseiller municipal et de responsable de la gauche vannetaise, je vous demande de bien vouloir prendre les mesures appropriées au plus vite. Un message fort de solidarité doit être adressé à ces victimes et l’action doit sonner comme un avertissement pour toutes les autres bandes qui chercheraient à imposer leur loi par la violence et l’insécurité.
Je reste à votre entière disposition pour tout échange sur ce dossier et je vous remercie par avance de bien vouloir me communiquer les mesures que vous comptez prendre pour mettre un terme aux actes délictueux.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Maire, Monsieur Le Procureur de la République, Monsieur le Préfet du Morbihan, l’expression de ma respectueuse considération.
Nicolas LE QUINTREC
Conseiller municipal