Dans une économie bousculée par la crise, les Vannetais étaient en droit d’attendre un engagement plus soutenu et plus audacieux d’autant plus que les marges de manœuvre budgétaires de la ville ne sont pas exploitées à bon escient confirmant ainsi l’analyse des orientations budgétaires de février dernier. Nicolas LE QUINTREC a critiqué un budget sans relief.
Investissement :
« Sur les 19 M€ d’investissement, la part réelle de la ville de Vannes est de 12,5 M€. Nous restons dans les mêmes proportions que 2011 qui s’inscrivaient déjà dans un continuum d’investissement à la baisse de l’ordre de 3 à 4 M€ par an. Cela se traduit par des dépenses d’investissement inférieures d’au moins 900 000 € par rapport aux villes comparables à la nôtre.
Le reste est financé par d’autres collectivités, par exemple : la communauté d’agglomération qui finance à 100 % l’aménagement de la rue Joseph Le Brix pour un total de 1,4 M€. Il en va de même pour les Jardins familiaux de Cliscouët bien que présentés aux orientations budgétaires de février dernier ils ont disparu du budget ?
En matière de financement, 50 % des 12 M€ sont assurés par des ressources propres pour un total de 5,7 M€. Pour le reste la municipalité envisage un emprunt à hauteur de 7 M€. Nous pouvons légitiment penser que la moitié suffira puisqu’habituellement elle ne réalise que 65 % de la prévision budgétaire.
La part de Vannes en nouveaux crédits c’est à dire hors obligations annuelles d’entretien et de réparation se répartit principalement :
- Pour la Culture : 85 % entre la médiathèque et Limur
- Pour Sports Jeunesse : 73 % pour le complexe de Perenno et le Foso
- Pour le Social : 67 % pour l’extension du centre social de Kercado, investissement déjà inscrit au budget 2011 et reporté en 2012.
- Pour l’Economie : 68 % pour la rénovation du Chorus annoncée il y a déjà 2 ans.
- Pour les Services généraux : 56 % pour la toiture de l’Hôtel de ville
Le programme d’investissement n’est pas très ambitieux !
Il est bien difficile de s’enthousiasmer sur une absence de lisibilité à moyen terme. En refusant de présenter un plan pluriannuel d’investissement (PPI), il est impossible de jauger le financement du tunnel de Kerino alors que l’accès et le coût du crédit sont plus contraints et qu’en parallèle les dotations d’Etat ne cessent de se réduire avec pour conséquence la perte d’environ un demi million d’€uro en 3 ans.
Dette :
L’encours de dette par habitant reste favorable. Néanmoins, il diminue de 50 % en 1 an passant de 336 € à 177 € / habitant. Cet état aurait mérité des explications d’autant plus que les investissements sont à la baisse depuis 3 ans.
Fonctionnement :
Le taux de compression des dépenses de fonctionnement est toujours de 30 %. Cette rigueur budgétaire affecte tout d’abord le personnel. De Budget prévisionnel à budget prévisionnel, nous restons sur la même masse salariale. L’évolution de 0,61 % ne représente même pas l’effet GVT et encore moins l’évolution mécanique annuelle des revalorisations salariales. D’ailleurs, en appliquant la même base de dépenses réelles de fonctionnement de la strate, le taux des dépenses de personnel ne serait pas de 58 % mais de 40 %.
Nous mesurons également l’effet des départs des différents directeurs qui à la retraite, qui dans d’autres collectivités plus enclines à reconnaître leurs compétences, qui poussés vers la sortie même si le Maire refuse de le reconnaître. Nous mesurons également l’économie réalisée par Vannes à la suite du départ du « Fils de votre prédécesseur » (70 K€).
Par ailleurs, l’évolution marquante de ce budget résulte principalement du théâtre Anne de Bretagne (TAB). En dépenses, nous enregistrons près de 1,3 M€. Toutefois, il faut relativiser cet impact budgétaire. Avec les recettes cumulées de la billetterie, de la location du Palais des arts et du remboursement des frais généraux, nous couvrons la dépense.
Vannes semble être la seule ville de France sans nouveaux besoins alors que la croissance démographique ne se dément pas depuis 40 ans. Nous sommes confrontés comme d’autres au vieillissement de la population, au développement du temps de travail atypique qui bouscule l’organisation de l’offre liée à la petite enfance, à la diversification des modes d’accompagnement et d’intégration des personnes handicapées, etc ... L’offre de services ne suit pas les besoins.(…)
Au plan de la sécurité, nous attendons toujours la mise en place d’une réelle politique de sécurité et de tranquillité publique. Les effectifs de la police municipale sont insuffisant pour une ville de la taille de Vannes et, surtout, au regard des besoins de tous les quartiers. La carence en personnel est estimée à 5 agents. Si le projet de casino devient réalité, il nous faudra répondre à une mission supplémentaire. La question des effectifs se posera à nouveau.
Les fonctions aménagement urbain et économie poursuivent leur baisse. Vu l’état du mobilier urbain fort dégradé, vu l’impact d’une ville sale, la municipalité a-t-elle pris les dispositions nécessaires pour garantir le renouvellement du label des 4 fleurs ?