Quand la sécurité publique s’efface derrière les intérêts immobiliers.
Ces dernières semaines, nous avons demandé à monsieur le Préfet l’annulation d’un permis de construire concernant un programme d’habitations et un établissement sanitaire dédié à l’accueil de personnes âgées désorientées prévu à Bohalgo. Cette construction est située dans le lit majeur de la rivière Le Liziec.
Par courrier du 26 juillet 2011, le Préfet nous répond qu’il ne constate « pas d’illégalité au regard des dispositions d’urbanisme actuellement en vigueur, le plan de prévention du risque inondation des bassins versants vannetais n’étant pas applicable ce jour. »
Toutefois, il reconnaît la nécessité « d’anticiper les mesures de réduction de la vulnérabilité des personnes au regard du risque d’inondation » en demandant au Maire et au promoteur de placer « le plancher à 20 cm au-dessus du niveau de la crue morphogène » et de lui « adresser le plan de secours des résidents du futur bâtiment ».
Cet exemple est caractéristique d’une situation déplorable de l’action publique. Les 2 principaux outils sont toujours en attente de validation :
- le Plan de prévention des risques inondations,
- le recensement des zones humides et des cours d’eau sur la ville de Vannes.
La lenteur de ces prescriptions n’est pas anodine. Nous sommes en présence d’une municipalité qui demeure peu sensible aux risques qui se reproduisent de plus en plus régulièrement sur son territoire.
Pourtant, Vannes a déjà subi 5 arrêtés de catastrophes naturelles (inondations et coulées de boues) qui pourraient devenir, du fait du réchauffement climatique de plus en plus courants.
La majorité municipale freine plus qu’elle n’accompagne les différentes réglementations indispensables qui sont destinées à réduire les préjudices directs et assurer la sécurité et les biens de la population potentiellement exposée. Le coût pour la collectivité du système solidaire d'indemnisation des catastrophes naturelles n’est pourtant pas négligeable.